Objectifs:

  • Développer des pratiques différenciées
  • Mettre l’enfant en position de réussite et de valorisation

Il nous semble important de lutter contre l’idée somme toute répandue que tous les enfants doivent atteindre le même objectif, les mêmes compétences.

Cette affirmation est d’autant plus vraie lorsqu’on parle de compétences sociales : trop souvent encore, les adultes attendent des enfants qu’ils se conforment très tôt au modèle de l’enfant calme et positif dans ses relations.

Pour certains enfants, cet objectif idéalisé est tout bonnement inatteignable.

Avec tout enfant, mais particulièrement avec l’enfant en souffrance qui présente un comportement difficile, il nous semble important de fixer des objectifs à sa portée.

Il s’agit donc de formuler à l’enfant des attentes claires mais pas idéalisées, qui tiennent compte de ses capacités et qui peuvent le mettre en situation de réussite.

Plutôt que : « je veux que tu sois sage, plus aucune colère », on peut proposer que les crises de colère se passent uniquement dans le couloir, afin de moins déranger le reste du groupe.

Plutôt que « je veux que tu restes assis en classe » : « je veux que tu restes assis une dizaine de minutes, après ça, tu pourras te lever et faire un tour dans le couloir », par exemple.

Une première étape incontournable de la différenciation réside dans une très bonne connaissance de l’enfant (son âge émotionnel, ses capacités, ses forces et ses faiblesses, savoir ce qu’il est capable de faire seul et ce qu’il est capable de faire avec aide…).

Ceci permet de proposer des tâches en adéquation et d’éviter ainsi les situations d’échec.

Notons aussi que l’adulte doit avant tout s’autoriser à proposer des objectifs différenciés à l’enfant : accepter l’idée qu’il n’attend pas le même résultat de chacun des enfants du groupe, mais bien qu’il demande à chaque enfant un effort à sa mesure.

C’est évidemment plus simple pour l’adulte de s’autoriser à différencier ses pratiques si ceci a été négocié avec les parents de l’enfant et si la hiérarchie de l’institution promeut et valorise les pratiques différenciées.