Objectifs:

  • Assurer une base de sécurité aux professionnels de première ligne
  • Croiser les regards sur une situation pour multiplier les leviers de changement
  • Développer une politique de prévention au sein de l’institution

Le soutien des professionnels confrontés à un ou des enfants présentant un comportement difficiles peut se faire grâce à la mise en place d’un « conseil », un groupe de discussion et de travail au sein de l’institution qui aborde la question des comportements difficiles de l’enfant.

Il est important, mais très complexe, de comprendre comment fonctionne un enfant pour ajuster son intervention et être le plus aidant possible à son égard. Il semble dès lors important de croiser les regards et de discuter de cet enfant.

Cela permet de mieux comprendre dans quoi on est, et du coup quelles attitudes éducatives/affectives semblent adéquates avec cet enfant.

Concrètement, il s’agirait de constituer un groupe de réflexion, comprenant :

  • L’équipe des professionnels de première ligne (enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux…)
  • La Direction
  • Dans la mesure du possible, une personne extérieure à l’école qui peut amener un regard différent car elle est moins impliquée

Ce groupe peut devenir une véritable « base de sécurité » pour les intervenants. Les rencontres peuvent ainsi avoir lieu même en dehors des moments de crise, pas uniquement lorsqu’un membre du personnel est débordé par le comportement d’un enfant.

Ceci permet de sortir d’une réflexion exclusivement liée à un enfant mais bien de développer une politique de prévention au sein de l’institution.

Un premier travail sur le cadre est essentiel : confidentialité (ce qui se dit au sein du groupe y reste) et respect de la parole de chacun.

Pour que le groupe soit un élément sécurisant pour les professionnels, il est important de veiller au respect absolu de ce qui se dit.

Il ne doit pas y avoir de place pour une critique des personnes ou des pratiques, mais bien une réflexion sur ce qui marche et de nouvelles pistes, sans remise en cause des compétences des travailleurs.

Dans le même esprit, il est important que le groupe vise l’émergence de pistes et d‘attitudes positives dans l’intérêt de l’enfant.

Si les difficultés rencontrées par l’adulte doivent pouvoir être mises en mots, il est important que la discussion ne s’arrête pas aux aspects problématiques du comportement de l’enfant mais vise aussi à relever les ressources, les aspects positifs et les leviers de changement.

L’objectif de la réflexion doit viser un mieux-être de l’enfant, une meilleure prise en compte de ses caractéristiques propres.

La présence d’un « facilitateur » extérieur à l’école amène une vision extérieure. Cela permet de discuter des situations avec un autre regard, un recul différent.

Les membres du groupe doivent marquer leur engagement à y participer dans une optique constructive, dans l’intérêt de l’enfant comme du professionnel.

Une des façons d’impulser quelque chose de positif, c’est de relever les interventions des adultes qui ont pu fonctionner (plutôt que faire la liste de ce qui n’a pas marché).

Lors de l’analyse d’une situation, l’équipe peut s’aider de différents outils comme support de la réflexion.

L’objectif est de pouvoir identifier, dans le consensus du groupe, certaines causes du comportement difficile de l’enfant et donc d’ajuster les pratiques en fonction.

Pour certains enfants, le groupe va devoir se montrer créatif. Les petits « trucs » qui marchent avec certains enfants ne marcheront pas avec tous les enfants, ni tout le temps !

C’est important de renouveler souvent les idées et de réajuster la réflexion en fonction de ce qui a été observé.

Quand on parle d’un enfant, on peut vite attendre de la Direction qu’elle pose des sanctions. C’est parfois intéressant, mais pas de façon systématique.

Le groupe permet de discuter de la position de chacun et de la cohérence de l’intervention de l’institution avec les objectifs ajustés à l’enfant.